Les différents terroirs du cigare

 

Par « terroir », entendez aussi arômes. En fonction des pays, des espèces de tabac, etc., le goût d’un cigare varie considérablement. Et c’est justement ce qui en fait son charme. Tout comme les différents vins, les cigares possèdent des goûts bien propres. En les savourant, il est possible de se laisser aller à imaginer d’où proviennent les feuilles de tabac, comment elles ont mûri au soleil et surtout, comment le Torcedor a pu les rouler pour obtenir un arôme si complexe.

Comment se fait-il qu’il y ait autant de diversité dans le monde du cigare ?

Un cigare naît par le roulage de feuilles de tabac. Ces dernières sont vivantes et différentes les unes des autres, un peu comme un humain. Elles poussent dans la terre, en absorbent les nutriments ainsi que les composés chimiques uniques. Ce point est l’une des principales différences. Les sols n’ont pas tous la même composition : certains sont plus argileux, d’autres plus calcaires… Cela aura indéniablement un impact sur la saveur du cigare. Les provenances sont donc importantes dans le choix d’un cigare : ceux de Jamaïque auront tendance à être plus doux, parallèlement, ceux du Honduras seront plus forts.

Le séchage est un autre élément permettant de différencier le goût d’une tige. Tous les fabricants ne sèchent pas leurs feuilles de tabac de la même façon. Certains sèchent à l’air libre sous des hangars, d’autres par des machines industrielles. Les diverses techniques de séchage octroient un goût complètement différent lors de la consommation.

Enfin, la taille du module est le dernier critère permettant de différencier les saveurs. Un même fabricant peut utiliser les mêmes feuilles pour tous ces cigares, les plus gros modules auront toujours des arômes plus prononcés. D’autres détails peuvent encore influencer de manière minime les arômes, comme la façon d’allumer un cigare (allume-cigare, allumette, briquet, etc.)

Quelles sont les diverses saveurs d’un cigare ?

Bien évidemment, les saveurs sont nombreuses, tout comme peuvent l’être celles des vins. Les fins connaisseurs savent reconnaître à quel terroir appartient un cigare sans même le consommer !

Voici les arômes les plus récurrents :

  • floral
  • mielleux
  • végétal
  • terreux
  • épicé
  • boisé
  • cuir

Dans un cigare, les arômes évoluent en fonction de l’avancée de consommation. C’est-à-dire que chaque tiers possède sa propre saveur. Ces mêmes notes se retrouvent également dans la fumée dudit cigare.

Celles-ci peuvent être animales, épicées, empyreumatiques, balsamiques, terreuses ou encore pâtissières.

 

Quels sont les plus grands terroirs ?

C’est sans surprise à Cuba, que l’on retrouve le terroir le plus réputé. Il s’agit de La Vuelta Abajo. Le savoir-faire y est ancestral et les maîtres de l’art maitrisent le sujet sur le bout des doigts, tant sur les plantations que sur les récoltes et le roulage.

Le soin apporté aux feuilles de tabac est identique à celui apporté aux raisins bordelais, à titre de comparaison. 51 vegas se trouvent à La Vulta Abajo et chacun apporte un petit plus aux heureux cigares roulés avec les feuilles de cette provenance.

Quatre terroirs majeurs de La Vuelta Abajo se disputent la gloire :

  • Consolacion del Sur qui produit les feuilles de sous-capes
  • San Juan y Martinez qui produit les meilleures feuilles de tripes et de sous-cape au monde
  • Pinar del Rio, le meilleur en terme de production de tripes
  • Sans Luis qui produit les capes

Alors bien sûr, Cuba devance tous les autres terroirs avec ses diverses plantations. Elle en compte 5 en plus de La Vuelta Abajo : Semi-Vuelta, Partido, Remedios, Oriente et la petite dernière : Vuelta Arriba. Mais les Américains ne sont pas très loin derrière, tout comme le Brésil, l’Indonésie, le Honduras, le Mexique et le Nicaragua.

 

Quelles sont les plus grandes spécificités
des terroirs secondaires ?

Commençons par les cigares dominicains. Les meilleures plantations se situent à 50 km autour de Santiago et plus précisément dans la vallée du Yaque, la vallée du Cibao River et au pied de la Cordillera Septentrional. Les amateurs sont très friands des cigares roulés sur l’axe Villa Gonzalez et Tamboril. Le sol y est très fertile et le climat favorable à la pousse uniforme des feuilles. Aucun autre endroit dans le pays ne propose un tabac aussi goûteux.

Le meilleur tabac dominicain se fait appeler Olor et il sert à la confection de la tripe et de la sous-cape. La cape est confectionnée dans du Piloto. C’est le manque de moyens industriels qui bloque l’expansion du tabac dominicain. En effet, il n’y a pas assez production pour répondre à la demande et ainsi rivaliser avec les plus grands producteurs cubains.

Les Davidoff Nicaragua Toro, les Opus X ou encore le Flor Doinicana oro Chisel restent les plus populaires offrant une force et une complexité des arômes sans pareil.

Le cigare hondurien quant à lui a pu se faire connaître grâce à l’embargo des États Unis sur Cuba. Mais malheureusement, ce succès n’est pas stable. En effet, les nombreux ouragans déciment presque à chaque fois les plantations. Les saveurs sont riches et savoureuses tel que peuvent les exalter le Don Tomas Clasico ou encore le Don Tomas Bundle.

Enfin, le cigare du Nicaragua est également un très bon terroir. Avec les diverses guerres civiles, les terres ont accueilli des immigrés cubains, experts en cigares et à la recherche de terres pour faire repartir une plantation. Le savoir-faire est donc commun à celui de Cuba. Mais comme chez son voisin le Honduras, le Nicaragua essuie de nombreuses tempêtes et ouragans, déstabilisant les récoltes et abîmant les plantations. Depuis peu, le Nicaragua retrouve une certaine stabilité et ses cigares recommencent à prendre toute la place qui leur revient aux yeux et palais du monde entier. Les cigares moyens forts Davidoff sont appréciés pour leurs saveurs sucrées et amères. Sur le premier et le deuxième tiers, une note poivrée sort du lot, apportant une touche légèrement salée puis finissant sur la douceur du sucre. Sur la fin, une douce odeur de cuir se dégage.