Quand l’Afrique se met à fabriquer des cigares de luxe

04 décembre, 2019

Le cigare a toujours été fortement apprécié en Afrique, mais le continent devait importer les tiges de Cuba ou d’ailleurs. Pourtant, une production 100 % africaine commence à faire parler d’elle au point d’être entrée dans le cercle très fermé des cigares de luxe. Après le Maroc, c’est au tour du Mozambique d’enflammer le monde du cigare.

Le continent africain est plus riche que l’on ne l’imagine

En Afrique, toutes les conditions sont réunies pour produire des cigares. D’ailleurs, l’industrie du tabac existe depuis cent ans sur le continent ! En 2013, Kamal Moukheiber est banquier et il quitte Londres pour le Mozambique afin d’y créer sa propre marque de cigares africains.

C’est à Maputo qu’il se lance dans ce challenge bien loin des bureaux londoniens. Après avoir été formés au roulage par des dominicains durant un an, les rouleurs mozambicains produisent de purs produits avec des feuilles de tabac achetées, mais aussi produites sur place, à Manica dans le sud du pays.

Baptisée Bongani Cigars, la marque de l’ancien banquier produit des cigares avec un mélange de variétés de feuilles équilibrant ainsi le produit final. Si la « recette » est secrète, c’est sans surprise que les capes proviennent du Cameroun, connu comme étant le meilleur producteur au monde.

 

 

Une marque et un symbole

En zoulou et en shangaan, Bongani veut dire « soyez reconnaissant ». Kamal Moukheiber indique que ses cigares sont une réelle expérience sociale collective. « Nos cigares sont fabriqués en Afrique, par des Africains » précise-t-il.

Ils sont déjà vendus dans une cinquantaine de points de vente dans tout le continent comme au Kenya, à Le Cap, Nairobi, en Afrique du Sud, etc. Lagos et le Nigeria sont les deux prochaines destinations. Les Américains ont montré beaucoup d’intérêt aux cigares africains, mais Kamal Moukheiber préfère rejeter l’offre pour le moment.

Qui fume le cigare en Afrique ?

Le cigare Bongani vaut en moyenne entre 12 et 14 dollars pièce. Les fumeurs typiques sont aussi bien des femmes que des hommes, plutôt jeunes et appartenant à la classe moyenne. 90 % de la clientèle est africaine. Le cigare s’est démocratisé grâce aux artistes du coupé décalé.