José Orlando Padron : la disparition d’un maître de l’art

Le président de Padron cigars était une figure extrêmement connue dans le monde des tiges. Il dirigeait l’une des plus puissantes et appréciées entreprises de cigares cubains. Décédé en décembre dernier à l’âge de 91 ans, il a laissé un héritage profond, qui perdurera des années après lui.

José Padron a débuté en vendant des cigares à la sauvette

Sa famille était originaire des îles Canaries. Lui était né dans la province occidentale de Pinard el Rio, à Cuba. Il avait passé toute sa jeunesse à Vueltabajo, au sein de la ferme de tabac familiale. Après avoir migré à Madrid, New York, puis Miami, José multipliait les petits boulots jusqu’en 1964. Alors qu’il était dans la fleur de l’âge, José Padron s’est armé de son opportunisme pour monter sa petite entreprise. Avec 600 dollars en poche, il avait embauché un torcedor qui travaillait le jour, pendant qu’il vendait ses cigares la nuit.

Crédit NY Times

Des démarrages compliqués

Dès 1970, José Padron a ouvert sa première vraie fabrique de cigares au Nicaragua. C’est toujours dans ce pays que le tabac des cigares Padron est aujourd’hui cultivé. Très vite, les cigares se sont vendus dans le monde entier. L’usine a brûlé pendant la guerre civile du pays, mais Padron décide d’en remonter une au Honduras et faire rouler les cigares au Nicaragua. Mais cela était sans compter sur l’embargo signé par Regan…

En 1979, Padron est reparti pour Cuba dans le but de rencontrer Fidel Castro. Leur entrevue a permis la libération de 3 600 prisonniers politiques ! Une photo a immortalisé ce moment, montrant Padron en train de donner une boîte de ses cigares à Castro. Et cela a conduit à la destruction de trois de ses magasins par des bombes, quelque temps plus tard.

Rien n’arrête José Padron

Dès 1990, les cigares Padron sont de nouveau fabriqués au Nicaragua. Depuis la marque fait partie des meilleures au monde. Sensible et obstiné, José Padron soutient des œuvres caritatives et reste très attaché à ses valeurs : famille, héritage et reconnaissance. Depuis sa disparition, ses quatre enfants, son épouse et ses 12 petits-enfants continuent de diriger l’entreprise sur le modèle d’El Padron.